Nord-Kivu :  » le Chef de l’Etat doit s’abstenir de signer ou d’avoir des engagements particuliers avec les responsables du M23″(société civile)

La Coordination Provinciale et ses Coordinations Territoriales, Urbaines et organisations de la Société civile Forces Vives du Nord-Kivu (RDC) appellent le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi à s’abstenir de signer ou d’avoir des engagements particuliers avec les responsables du Mouvement du 23 mars (M23). « Le contraire sera considéré comme une haute trahison envers la République ».

Ceci ressort du communiqué de presse intitulé « Non au traitement particulier aux combattants et leaders politiques du M23 » publié lundi 4 avril 2022 à Goma par la société civile.

Dans ce document, les forces vives rappellent les quelques dégâts relatifs aux récentes attaques du 27 et 28 Mars dernier des combattants du M23 lancées sur les positions militaires de l’armée congolaise à Runyoni et à Chanzu en Territoire de Rutshuru.

« 14 civils tués, environs 37.789 déplacés internes et 13.000 réfugiés ayant pris la direction de l’Ouganda en District de Kisoro, le pillage du Centre de Santé de Tchengerero, des maisons, boutiques… », pour ne citer que ce bilan de la société civile.

A l’égard de la flambée des atrocités de ce mouvement rebelle depuis 2012 dans cette zone : « l’accepter c’est consacrer l’évasion du pays par la mise en moule de tous les efforts déjà engagés dans le processus de la réforme des FARDC, de la PNC et de l’administration publique », estiment ces activistes.

Et d’insister : « Accepter l’intégration militaire et politique des combattants du M23 c’est vider l’essence même du PDDRCS car cela sera perçu comme une sélectivité dans le traitement des groupes armés et par ricochet, décourager les acteurs nationaux et internationaux ayant consacré leurs efforts à la reddition des combattants des groupes armés ».

Dans la vague de recommandations, retenons :

Au Chef de l’Etat :

– De ne pas appliquer ou faire appliquer l’intégration militaire et politique des combattants du M23 ; le faire sera considérée comme une haute trahison ;

– Ordonner à l’Auditeur Général des FARDC à lancer des nouveaux mandats d’arrêts contre les combattants du M23 au regard des faits infractionnels graves commis lors des différentes attaques menées contre les FARDC et les populations civiles ;

– De dépêcher le renfort des militaires des FARDC bien équipés et motivés dans le Territoire de Rutshuru pour barrer la route à la barbarie du M23 ;

– D’amplifier les voies diplomatiques pour que le Rwanda laisse les combattants du M23 revenir sans condition et s’aligner parmi les bénéficiaires directs du PDDRCS ;

– Ordonner au Gouvernement de la République à apporter une assistance humanitaire aux victimes de ces attaques injustes et injustifiées du M23.

Aux garants de l’Accord Cadre d’Addis Abeba :

– Veuillez au respect strict de l’accord de paix d’Addis Abeba par les Etats signataires et surtout interpeller le Rwanda pour son comportement de récalcitrant ;

– D’exiger l’extradition sans condition des éléments du M23 pour passer au processus PDDRCS.

A la population Congolaise:

– De se préparer pour des manifestations publiques pacifiques de grande envergure pour demander aux autorités congolaises la non intégration militaire et politique des combattants du M23 ;

– De continuer à soutenir les efforts des FARDC en dénonçant toute personne ou tout mouvement susceptible de porter atteinte à l’intégrité du territoire nationale et à la sécurité collective.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ Journal des Nations