La commune d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu), a connu ce lundi 3 novembre une paralysie quasi totale de ses activités socio-économiques.
Selon les estimations locales, plus de 95 % des services publics, commerces et écoles sont restés fermés, marquant ainsi le démarrage effectif de la grève illimitée décrétée par la société civile forces vives d’Oïcha.

Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité de l’appel lancé jeudi dernier, réclamant le remplacement de la bourgmestre Eugénie Kavira Mwenge ainsi que celui des commandants de la Police nationale congolaise (PNC) d’Oïcha et du territoire de Beni, jugés inefficaces dans la gestion sécuritaire de la commune.

« C’est vraiment un sentiment de satisfaction par rapport à ce que nous avons observé dans la commune d’Oïcha, dans tous les quartiers », a déclaré Darius Syayira, rapporteur de la société civile, au terme de cette première journée.
« Nos remerciements vont à la population pour avoir respecté les mots d’ordre, ainsi qu’aux services de sécurité notamment la police et les FARDC qui ont encadré la journée sans dérapage », a-t-il ajouté.
Une commune à l’arrêt
Tout au long de la journée, les rues d’Oïcha sont restées calmes et désertes.
Boutiques, stations-service, écoles, marchés et transports en commun ont suspendu leurs activités. Seule l’administration communale a continué de fonctionner, malgré les appels à la désobéissance administrative lancés par la société civile.
Des patrouilles mixtes police–armée ont été déployées dans plusieurs quartiers pour prévenir tout débordement. Aucun incident majeur n’a été signalé jusqu’en fin d’après-midi.
Malgré le succès observé, les forces vives ont déploré le comportement de certains commerçants et vendeurs de carburant qui auraient quitté Oïcha pour exercer dans des marchés périphériques.
« Nous interpellons ces personnes à la prudence. Elles risquent de provoquer la colère de la population contre elles », a averti Darius Syayira.
Le ton s’est durci à l’égard de la bourgmestre Eugénie Kavira Mwenge.
La société civile réitère sa demande de la voir quitter ses fonctions et s’abstenir de revenir à Oïcha.
« Nous appelons la maman bourgmestre à rester chez elle. Qu’elle ne foule plus ses pieds à Oïcha, parce que nous n’en voulons plus », a lancé un membre de la société civile.
Pour ce mardi 4 novembre, la société civile maintient la pression et appelle la population à poursuivre la grève dans le calme et la discipline, jusqu’à l’obtention des changements réclamés.
Selon les organisateurs, la levée des journées sans activités reste conditionnée par les départs exigés lors de l’assemblée générale tenue jeudi dernier.
Gloire Tsongo, depuis Beni