À Mbumba, les accidentés ont été tous évacués, mais les deux véhicules incendiés, le camion citerne et la remorque à l’origine de cet incident macabre sont toujours là, 24 heures après la collision. Les gros pneus de véhicules dégagent encore un peu de fumée. À côté, le cendre est encore chaud. Le bilan est lourd, 39 morts et 84 blessés selon le ministre de la Santé publique, Oly Ilunga Kalenga. D’autres corps ont été retrouvés calcinés dans la forêt. Le Président de la République, Joseph Kabila a décrété un deuil national de trois jours.
Une messe d’action de grâce en mémoire des disparues sera dite mardi prochain à Kisantu par Mgr l’évêque Fidèle Nsielele. Une autre remorque avec un conteneur des poissons chin char a été pris sous le piège du feu. Elle bloque le côté droit en venant de Kisantu. Elle s’est renversée alors qu’elle était en plein dépassement juste au moment où le camion citerne était en flamme. La nationale numéro 1 reste rétrécie au niveau de la localité de Mbuba à environ six km de la ville de Kisantu.
Les véhicules en provenance de Kinshasa ou de Kongo-central se fraient le passage sur une seule bande. On craint un embouteillage à ce niveau. Des gros camions affluent souvent sur cette route qui relie la ville portuaire de Matadi et Kinshasa.
Les rescapés sous le choc
Il est 13 heures, heure locale à ma montre, nous stationons à l’endroit de l’accident et je me joins à la foule. Encore sous le choc, les témoins de l’accident sont nombreux. À la terrasse en face, c’est le deuil. La femme du gérant de la terrasse Nkikuni à deux mètres de la nationale, est décédée avec son fils de 12 ans. Ils ont été brûlés alors qu’ils tentaient de récupérer le carburant qui s’échappait du camion citerne au moment de l’accident.
Papa Félix exerce un petit commerce au marché de Mbuba, il ne verra plus son ami, calciné par l’incendie du camion citerne. Ce dernier raconte: » Nous nous sommes réveillés avec mon ami, nous étions en train de sortir nos produits pour placer sur les étalages et, tout à coup, nous entendons une grande déflagration. Mon ami se précipite sur le lieu et moi, je marque un temps d’hésitation. Tout est parti trop vite, le feu a embrasé tout le périmètre et j’ai vu mon ami brûlé vif ». C’est horrible, lâche-t-il .
Lukombo est un rescapé. Il est aussi un habitant de Mbuba. Il a eu la vie sauve parce qu’il a un peu traîné alors qu’il était parti à la recherche d’un bidon afin de recueillir le carburant. Et, c’est en ce moment là qu’il a voit tous les gens qui étaient dans le parage en train d’être brûlés, ainsi que les véhicules.
Christiane MUNOKI EKAMBO
Site d'information des nations en RDC