Au Nord-Kivu, les villes de Butembo et de Beni connaissent depuis plusieurs mois une augmentation alarmante des cas de VIH/SIDA. L’alerte a été lancée samedi 13 septembre 2025 par le docteur Nicaise Mathe, coordonnateur du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS) au sein de la Division provinciale de la Santé, antenne de Butembo, qui couvre une dizaine de zones de santé.
Face à la presse, le docteur Mathe a expliqué que cette recrudescence est étroitement liée aux déplacements massifs des populations vers ces deux grands centres urbains, conséquence directe de l’instabilité sécuritaire qui secoue la province du Nord-Kivu.
« Les villes de Butembo et Beni sont des zones d’accueil. Tous les déplacés arrivent avec leurs problèmes de santé. Nous avons observé une tendance à la hausse des cas parmi eux, notamment dans les différentes zones de santé », a-t-il indiqué.
Les nouvelles infections concernent en grand nombre les femmes enceintes, les professionnelles du sexe et les jeunes. Le médecin a rappelé que 90 % des contaminations se font par voie sexuelle. Les violences basées sur le genre, régulièrement signalées dans la région, aggravent encore la propagation du virus.
Une situation préoccupante
« C’est vraiment inquiétant, car le VIH profite des contextes de déplacements massifs. Avec l’augmentation de la fréquence des rapports sexuels, nous craignons que le nombre de malades continue à croître dans les prochains jours », a insisté le docteur Mathe.
Face à cette réalité, le responsable du PNLS appelle la population à la vigilance et à la prévention, rappelant que le VIH/SIDA reste une pandémie dangereuse qui « tue à petit feu ».
Selon les données des Nations unies, la RDC compte actuellement environ 520 000 personnes vivant avec le VIH, dont 300 000 femmes et 50 000 enfants.
L’épidémie continue de progresser, avec un nombre de nouvelles infections presque deux fois plus élevé que celui des décès liés à la maladie.
Le pays figure également parmi ceux où les mesures de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant restent les plus faibles, ce qui se reflète dans le nombre élevé d’enfants congolais infectés.
Djiress Baloki/ Nord-Kivu