Monde : Le torchon brûle entre la France et le Mali

Les relations diplomatique entre la France et le mali s’effritent tous les jours. A tel point que le ministre des Affaires étrangères de la République du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré mardi 5 octobre 2021, dans un communiqué, avoir convoqué l’ambassadeur de la France au Mali, pour lui signifier  « l’indignation et la désapprobation du Gouvernement du Mali et élevé une vive protestation contre les propos regrettables » d’Emmanuel Macron, le Président de la République française. Des propos qui, poursuit-il « sont de nature à nuire au développement de relations amicales  entre le Mali et la France ».

Tout est parti de la déclaration du premier Ministre malien, Choguel Kokalla Maiga lors de la 76ème Assemblée générale des Nations-Unies à New-York. Choguel Kokalla s’est insurgé contre « un abandon en plein vol » du Mali par la France. Une déclaration qui n’a pas du tout plu aux autorités françaises.

Du berger à la bergère, la réplique française ne s‘est pas faite attendre. Lors d’une interview accordée à France Inter, Emmanuel Macron a déclaré: « L’armée française n’a pas à se substituer au non-travail de l’État malien … il faut que l’État revienne partout avec sa justice, son éducation, sa police ».

Les vrais motifs de cette crise selon les observateurs de la vie politique malienne étaient l’annonce d’une discussion en cours entre le Mali et la société militaire privée russe controversée, le groupe Wagner afin de les faire remplacer aux troupes françaises qui combattent les djihadistes sur le sol malien.

Cette décision des autorités maliennes suscite une profonde inquiétude au niveau international, mais de nombreux Maliens sont impatients de voir les Russes remplacer les troupes françaises comme en République Centrafricaine. Précisons que le chef de la force française Barkhane a été également reçu, mardi 5 octobre, par le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, pour évoquer l’éventuelle poursuite de l’engagement français au Mali.

On se souvient qu’en 2013, les soldats français avaient été accueillis dans la jubilation à leur arrivée au Mali après que des militants islamistes eurent détourné une rébellion et menacé de prendre le contrôle de tout le pays.

Grégoire ANKOU